La Confrérie d'Odai
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Les temps sont dur, alors que les trois armées se battent pour le trône impérial, une petite confrérie voit le jour: La Confrérie d'Odai.
 
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 Veenawei, le briseur de chaînes

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Veenawei

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MessageSujet: Veenawei, le briseur de chaînes   Veenawei, le briseur de chaînes Icon_minitimeJeu 3 Sep - 21:50

Entraves (2E 567)

Combien de temps étais-je resté dans les cales de ce navire ? Combien d’entre nous n’avaient pas survécu au voyage ? Combien d’entre nous passeraient la nuit ? Que deviendrai-je ? Je n’avais pas les réponses à ces questions, et personne ne pouvait me les apporter.

Mes yeux avaient peine à se réadapter à la lueur du jour, trop habitués aux ténèbres des soutes, et je luttais pour les garder ouverts. Je ne pouvais même pas lever la main pour me protéger, mes poings étaient entravés par des liens trop serrés. Sans ménagement, on nous pressait d’avancer. Ceux qui n’avaient pas assez de force pour se mouvoir se voyaient jetés violemment au sol, puis trainés de force sur les quais jusqu’au point de ralliement. Là, plusieurs elfes à la peau sombre battaient le fer, certains même avaient leurs visages déformés par un rictus malsain.

Le métal encore incandescent brûlait mes écailles. Les cris de douleurs que je poussais se mêlaient à ceux de mes frères et sœurs de couvée qui partageaient les mêmes souffrances. Recroquevillé sur moi-même, je ne pouvais qu’attendre que cesse ce supplice interminable, tandis que l’odeur qui montait à mes narines était insoutenable et ne faisait qu’accroitre mon tourment. Mes chevilles étaient à présent entravées par de lourds anneaux de fer, reliés par une solide chaîne que rien ne pouvait briser. Il me fallut un temps avant de pouvoir m’habituer à ce nouveau fardeau et à la douleur grandissante. Les anneaux frottaient contre ma chair brûlée, et chacun de mes pas me faisait crisper un peu plus la mâchoire. J’avais beaucoup de mal à me déplacer, et les elfes semblaient se délecter de cet ignoble spectacle.

Itération (2E 570)

Comme à chaque nouvelle saison de récolte, la maison Vadren faisait appel à de nouveaux esclaves, soit pour remplacer ceux devenus inutiles, ceux qui y sont restés, ou encore pour obtenir un meilleur rendement. On se voyait alors tous assignés de nouvelles tenues qui devaient tenir jusqu’à la saison prochaine, ainsi qu’un sac muni d’une sangle pour y placer le fruit de notre labeur quotidien. Chaque soir, les quantités ainsi moissonnées étaient pesées, et si les mesures étaient incorrectes on se voyait alors attribuer un certain nombre de coups de fouet proportionnellement au manque enregistré en guise de punition. En effet, les Dunmers considéraient que si les quotas n’étaient pas atteints, cela signifiait que nous avions trainé. Lorsqu’un nouvel esclave prenait place dans notre famille grandissante,  les maîtres le cinglaient sans relâche, l’obligeant ainsi à travailler plus vite. Soit disant cela permettait de donner le rythme et l’exemple.

Non loin du manoir se trouvaient de petites bâtisses qui nous étaient assignées en fonction des tâches que l’on accomplissait. L’une d’entre elle était destinée aux « cultivateurs » comme ils aimaient nous appeler, alors qu’une autre était réservée aux « serviteurs » qui, durant tout le jour, côtoyaient les maîtres et leurs invités. Nous ne savions pas grand chose d’eux si ce n’est que leur position était beaucoup plus enviable et confortable que la notre. Chaque soir, nous nous y entassions, parfois par dizaine. Nous ne disposions que de quelques heures de repos, ni plus ni moins que ce qui est suffisant au corps pour récupérer d’une longue journée d’activité. Par ailleurs, nous n’avions que très peu d’occupations. De temps en temps, nous parvenions à nous procurer quelques ouvrages littéraires, par l’intermédiaire des dits « serviteurs », ouvrages qui devaient rapidement retrouver leurs places d’origine avant que les maîtres ne s’aperçoivent de leur disparition. Beaucoup d’entre nous ne savaient pas lire, et ceux qui le pouvaient faisaient la lecture au reste du groupe.

Chaque jour ressemblait au précédent, nous savions ce que nous avions à faire et nous répétions les mêmes gestes monotones presque inconsciemment. La vie d’un esclave n’est guère propice à l’épanouissement personnel, elle est plus construite à partir d’automatismes qu’il faut savoir rapidement acquérir. J’avais conscience que cette fade existence était à présent la mienne et qu’il était peu probable que cela en soit autrement.


Flagellation ( 2E 570)

Plus les minutes s'écoulaient et plus la douleur dans ma poitrine s'intensifiait. Mes mains d'ordinaire si habiles refusaient à présent de répondre et mes poings se serrèrent violemment. Je sentis mon rythme cardiaque s'accélérer dangereusement alors que ma respiration se fit plus soutenue.

Je ne pouvais plus ignorer le claquement du fouet, ni les cris de douleur qui l'accompagnait. Garde-Espoir ne pouvait en supporter davantage et lorsque mon regard croisa le sien, je n'y vis que souffrance et imploration. Il fallait que cela cesse où elle risquait d'y laisser la vie. Pourtant, son bourreau ne semblait pas de cet avis. Son sourire ne cessait de grandir à chaque coup qu'il portait et ses gestes se faisaient de plus en plus brutaux. Malgré cette évidence, je ne pouvais rien y faire. Je détourna alors le regard, honteux et triste à la fois.

Garde-Espoir était la plus âgée d'entre nous. Malgré tout, elle n'avait jamais connu le Marais. Elle était née esclave et mourrait sans doute en tant que tel. Il était vain d'oser espérer pouvoir s'affranchir d'une telle condition, vain de croire que nous pouvions nous dresser contre les Elfes et vain d'escompter un jour être leurs égaux. Pourtant, chaque fois qu'elle partageait ses idéaux, elle parvenait presque à me convaincre. Folie !

«Arrêtez ! » C'est avec surprise que je m’entendis pousser ce cri, et c'est avec tout autant d'étonnement que le Dunmer me fixa. Je vis sa poigne se renforcer sur le manche de son instrument de torture alors qu'il s'avança vers moi. Garde-Espoir quant à elle resta recroquevillée au sol, les bras en avant, comme pour se protéger de coups à présents inexistants. Lorsque mes yeux se posèrent à nouveau sur le Dunmer, j’eus à peine le temps de reculer d'un pas pour éviter le coup, manquant de perdre l'équilibre en raison des chaînes qui m'entravaient les chevilles. Le second fut inesquivable et le troisième m'entailla la paupière. Il était satisfait et ne cherchait pas à le cacher. Il préparait déjà l'attaque suivante et moi ma riposte.

Il commit une erreur et le fouet s'enroula autour de mon bras, cinglant au passage mes écailles déjà bien abîmées. Sans réfléchir, je me mis à tirer fortement sur la lanière ce qui eu pour effet de faire tomber l'Elfe au sol. Je m'apprêtais alors à retourner son arme contre lui. Au moment où j'allais frapper je sentis une intense douleur parcourir ma nuque, puis les ténèbres s’emparèrent peu à peu de moi.
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